« Lovecraft country », roman

Mis à jour le lundi 2 novembre 2020 à 17:34

Lovecraft country - couverture

Roman fantastique de Matt Ruff publié en France en 2019 (publication originale en 2016)

Le pitch (Babelio)

Chicago, 1954. Quand son père, Montrose, est porté disparu, Atticus, jeune vétéran de la guerre de Corée, s’embarque dans une traversée des États-Unis aux côtés de son oncle George, grand amateur de science-fiction, et d’une amie d’enfance. Pour ce groupe de citoyens noirs, il est déjà risqué de prendre la route. Mais des dangers plus terribles les attendent dans le Massachusetts, au manoir du terrible M. Braithwhite… Les trois comparses retrouvent en effet Montrose enchaîné, près d’être sacrifié par une secte esclavagiste qui communique avec des monstres venus d’un autre monde pour persécuter les Noirs. C’est la première de leurs péripéties… Dans l’Amérique ségrégationniste, Atticus et ses proches vont vivre des aventures effrayantes et échevelées, peuplées de créatures fantastiques et d’humains racistes non moins effroyables.

Avis perso

Howard Phillips Lovecraft compte parmi mes auteurs de récits fantastiques et d’horreur préférés1, avec bien sûr Stephen King, qui est également l’un de ses plus illustres fans, et je suis très friand de références à ses œuvres.

Ce récit suit les péripéties d’un groupe de protagonistes liés les uns aux autres, et est découpé en chapitres qui se suivent chronologiquement et dont le personnage central change à chaque fois ; chaque chapitre constitue en fait une nouvelle, ou novella. « Le pays de Lovecraft » se lit avec plaisir, sur fond de ségrégation raciale dans l’Amérique des années 50, un contexte, malheureusement historique et dont ce pays ne s’est toujours pas débarrassé encore de nos jours, propice à créer un climat de tension qui convient bien au récit. Cependant, pour un fan de Lovecraft, les références à celui ci et à son univers ne sont guère mises en évidence, on ne retrouve ni le style littéraire, ni le côté gothique et romanesque des récits de l’écrivain, et de fait, le titre parait quelque peu usurpé, ou trompeur. Je ne dirais pas que le livre est décevant, il reste captivant, mais on n’y retrouve pas la mythologie lovecraftienne que le titre laisse suggérer et que l’on est en droit d’attendre, de fait le fan reste un peu sur sa faim2. En fait, les références à Lovecraft dans le récit tiennent surtout au fait que l’un des personnages est fan de science fiction et de Lovecraft entre autres. C’est d’ailleurs ce que lui reproche son paternel, l’écrivain étant réputé pour être raciste. Je pense qu’en fait l’horreur voulue par l’auteur n’est pas tant celle de monstruosités abominables et cauchemardesques, que celle de l’Amérique raciste vécue à travers des personnages noirs, et que le choix de la référence à H.P. Lovecraft tient plus en cela.

Note(s)
  1. Je recommanderai entre autres « Les montagnes hallucinées », « Le cauchemar d’Innsmouth« , qui fut ma première et que j’ai relu récemment, ou encore « L’affaire Charles Dexter Ward » ; ce sont de longues nouvelles qui donnent une bonne idée du style littéraire de l’écrivain et de son univers, et qui donnent envie d’en découvrir d’autres[]
  2. Par contre le fan de Lovecraft appréciera le roman « Jésus contre Hitler« , que je recommande à la lecture ![]

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