Mis à jour le vendredi 5 juin 2020 à 15:56
Ces élections ont été volées aux électeurs, elles sont pliées d’avance, on tire les ficelles, en témoignent les nombreuses irrégularités constatées et signalées lors du premier tour, mais argument qu’il serait stratégiquement et politiquement trop dangereux et risqué d’utiliser pour tenter une annulation du scrutin. Les allégations sont suicidaires, et alimentent l’argumentaire des contradicteurs, qui répondront par l’affabulation, la paranoïa et le délire psychotique et complotiste de leurs auteurs.
Il n’en est pas moins qu’Emmanuel Macron n’est qu’un pion sur l’échiquier politique, mis en place par le président sortant et ses riches et puissants amis, qui le 1er décembre 2016 annonçait qu’il ne se représentait pas1, afin de laisser la place à son candidat fantoche et à travers lui perpétrer ce coup d’état politique.
Macron était non seulement élu avant le premier tour, mais il l’était avant même d’être candidat. C’est mon intime conviction2. Les bases électorales à la sortie du premier tour sont en sa faveur, et moi je refuse de me plier aux injonctions et trahir mes principes, mes valeurs et mes idéaux au nom d’une morale réprobatrice, alors que je sais que ça ne sert à rien, qu’il ne sortira rien de bon, dans un cas comme dans l’autre on se dirige vers un système oppressif, sans aucune perspective acceptable pour l’avenir du pays, aucun retour à une situation stable, et je veux garder la tête haute et pouvoir me regarder dans le miroir en me disant que moi, je n’ai pas participé à tout ça et je n’en suis pas responsable. Quel que soit le vainqueur, je ne le reconnaîtrai pas comme le chef d’état de mon pays, car je ne l’ai pas adoubé.
Mais c’est une posture difficile à tenir, mes prises de position me valent bien des désagréments. Le problème avec les gens qui prennent conscience, bien tardivement, d’une menace, c’est la peur et la prise de panique qui peut les conduire à adopter un comportement méprisant, blessant, voire cruel, y compris dans leur entourage plus ou moins proche. Tordons le cou à cette (im)posture d’affirmer que l’abstention fait monter le score du Front national : non, ne pas voter favorise Marine Le Pen, ne pas voter ne favorise AUCUN candidat ; ce qui favorise Marine Le Pen, c’est voter pour elle. C’est mathématique comme 2 et 2 font 4, le seul chiffre que ça fait bouger, c’est le taux d’abstention.

En 2012, Nicolas Sarkozy déclarait3 :
J’ai dit une chose qui me parait de bons sens, à partir du moment où la République autorise Marine Le Pen à être candidate, c’est que c’est un parti démocratique sinon, on ne l’autoriserait pas, il faut être cohérent. Donc, les Français, les citoyens qui votent pour elle, on ne va pas le leur reprocher. S’il y avait quelque chose d’anti républicain à présenter la candidature de Marine Le Pen, il faut l’interdire. Et si c’était très mal de voter pour elle, pourquoi est-elle proposée au choix des Français ? La République a organisé ce vote. Il n’y a pas un mauvais vote et un bon vote.
Merci pour vos avis éclairés remplis de bon sens Mr. Sarkozy, légitimant la candidature de Marine Le Pen. Aujourd’hui, elle est aux portes du pouvoir, et si elle l’obtient, ce que PERSONNE NE SOUHAITE, ce n’est pas sur qu’elle le rende.
Attaqué, critiqué, conspué de toutes parts pour tenir ses engagements envers ses électeurs en ne leur donnant pas de consignes de votes et les appeler au fameux « vote barrage », Jean-Luc Mélenchon lui, il y a 15 ans, faisait campagne avec Charlie Hebdo pour rendre illégal le Front national, et on les a envoyés balader4.
Alors on fait le reproche plein d’indignation à Jean-Luc Mélenchon de faire le jeu du Front national – on parle de faute grave, de faute morale impardonnable – mais qui le fait ?
Qui est responsable de sa croissance, du vote de mécontentement, de l’insécurité, de la radicalisation, de la peur djihadiste, de la stigmatisation des étrangers, des inégalités, de la pauvreté, de la précarité ?
Qui a permis à des politiques corrompus de piller les caisses de l’état impunément, qui contrôle les médias et manipule l’opinion publique, qui a laissé se produire la situation actuelle qui nous impose aujourd’hui de choisir entre la peste et le choléra, entre une dictature esclavagiste libérale ou une dictature fasciste, et vient donner des leçons aux autres quand eux n’ont rien fait depuis des années ?
Quel gouvernement prend son peuple pour des pions manipulables à volonté, lui confisque le pouvoir en se l’appropriant, lui refusant ainsi la chance de prendre en main son destin ? Quels sont les irresponsables à qui on a confié des allumettes pour allumer la poudrière qu’est la France aujourd’hui ?
Ceux qui ont joué un jeu dangereux et mis en péril la démocratie sont ceux qui ont permis et favorisé l’accès de Marine Le Pen au second tour. On a donc bien compris quels étaient les intérêts d’Emmanuel Hollande et François Macron dans cette manœuvre politicienne, et de prétendre hypocritement que ne pas appeler à voter pour le candidat de « En Marche ! » soit irresponsable et fait le jeu du Front national, est un mensonge scandaleux, indigne et indécent.
Alors Monsieur Hollande, vous avez tout à fait raison quand dites que cette campagne sent mauvais, mais les effluves nauséabondes viennent tout autant de votre coté ; gardez donc pour vous et vos amis vos leçons de morale et de vertu.
Et Emmanuel Macron de commenter tout aussi hypocritement sur Jean-Luc Mélenchon :
Je le regrette. Je suis triste pour ses électeurs. Je pense qu’ils valent beaucoup mieux que ce qu’il leur a dit dimanche soir5
Et encore (il n’arrête jamais, il n’a rien d’autre à faire en ce moment ?) :
Ne pas appeler à voter contre le FN, «une faute grave !» (…) «Sa deuxième faute, c’est de trahir les siens.» (…) « La plupart d’entre eux se sont battus, ont payé, pour lutter contre les extrémismes, pour se rappeler cette vertu morale qu’il est en train d’oublier »6
Et en avant la vertu. Il les croit vraiment toutes les conneries qui sortent de sa bouche ? Le pire c’est qu’il est surement capable de s’en auto persuader. Et le ralliement du collabo Nicolas Dupont-Aignan au Front national, pour obtenir un poste de premier sinistre, c’est quoi, un acte patriotique louable ? On n’entend guère la critique là.
Et bien Monsieur Macron, sachez que les soutiens de Jean-Luc Mélenchon ne se sentent aucunement trahis par celui ci et sont au contraire très fiers de son attitude ; ils se seraient sentis trahis s’il avait appelé à voter pour vous, et c’est bien cela que n’acceptez pas.
Si vous aviez la moindre décence et la moindre étincelle de dignité, vous aussi pourriez garder vos commentaires pour vous, car si vous pensiez obtenir des voix des français insoumis en tenant de tels discours, c’est que vous êtes bien naïf, parce que vous n’obtiendrez jamais un seul vote d’adhésion de leur part. Êtes-vous à ce point inconscient pour ne pas vous rendre compte à quel point vous les agacez avec vos commentaires ? Il vous faut savoir que la colère conduit au désespoir, et le désespoir à l’extrême.
En refusant la main tendue par J.L. Mélenchon vous proposant de faire un effort en promettant de ne pas toucher au code du travail, vous avez montré que vous étiez fermé à la discussion, la négociation et la concession, et votre intention de mener une politique escalavagiste à coups de trique et au de fouet. Vous faites une telle démonstration d’immaturité et d’amateurisme que votre adversaire n’a même pas besoin de mener campagne contre vous, vous le faites tout seul, et en cas d’échec, vous ne pourrez vous en prendre qu’à vous même.
Et pendant que je m’adresse à vous, Mr Macron, essayez de m’expliquer ceci : si en 2012 le Front national est un parti démocratique qui a été légitimé par un président de la République à se présenter à l’élection présidentielle, pourquoi en 2017, ce serait une faute grave de ne pas voter contre ? La faute grave ne serait-elle pas plutôt de ne pas voter pour vous, à vos yeux ? Essayer de récupérer des voix avec un tel discours, c’est mépriser les citoyens, et pour moi, c’est une faute grave pour un candidat.
Que chacun fasse son examen de conscience, que les commentateurs se taisent et aillent traire des vaches, et laissent les autres faire leur devoir en leur âme et conscience.
L’attitude de Jean-Luc Mélenchon – refusant de faire de ses électeurs ses pions et de les contraindre à trahir leurs convictions et leurs idéaux, en leur laissant leur libre arbitre, comme il leur avait promis – est parfaitement cohérente et digne, et tout à son honneur, et je lui dis bravo et merci. Il a mis en ligne sur son site de campagne une consultation ouverte à ses 450000 signataires, dont les résultats seront publiés mardi 2 mai. Cette consultation propose trois choix, le VOTE FN en est exclu ! PAS UNE SEULE VOIX POUR LE FRONT NATIONAL, c’est l’unique consigne qui a été donnée. Et c’est un message que je n’ai entendu ni de Macron, ni de Fillon, ni de Hamon, ou alors ça m’a échappé.
Le pouvoir au peuple, par le peuple, et pour le peuple, c’est l’unique option acceptable.
INSOUMISSION, RÉSISTANCE, RÉVOLUTION φ
Note(s)- voir
« François Hollande annonce qu’il ne se présente pas en 2017 pour un second mandat« [↩]
- voir ces deux pages qui démontrent comment on fabrique et on met en place un pion politique :
« Macron ciblé par la CIA 
et 2017, le coup d’état« [↩]
- voir
« Sarkozy a bien assuré que Le Pen « est compatible avec la République«
, à partir de 9’20 » dans la vidéo[↩] - voir
Mélenchon: « Quand on voulait interdire le FN, on nous a envoyés balader« [↩]
- voir
Macron: «Je suis triste pour les électeurs de Mélenchon»[↩]
- voir
Macron à Mélenchon : ne pas appeler à voter contre le FN, «une faute grave !»[↩]
« François Hollande annonce qu’il ne se présente pas en 2017 pour un second mandat« [↩]
« Macron ciblé par la CIAet
2017, le coup d’état« [↩]
« Sarkozy a bien assuré que Le Pen « est compatible avec la République«, à partir de 9’20 » dans la vidéo[↩]
Mélenchon: « Quand on voulait interdire le FN, on nous a envoyés balader« [↩]
Macron: «Je suis triste pour les électeurs de Mélenchon»[↩]
Macron à Mélenchon : ne pas appeler à voter contre le FN, «une faute grave !»[↩]