À celles et ceux qui condamnent l’attitude de Jean-Luc Mélenchon et ses électeurs…

Mis à jour le vendredi 5 juin 2020 à 15:52

À celles et ceux qui jugent et condamnent l’attitude de Jean-Luc Mélenchon à ne pas appeler ses électeurs à faire un vote barrage anti Front National au second tour

Vous êtes choqué et indigné par son abstention à appeler à contrer Marine Le Pen, cela peut se comprendre, pour beaucoup de monde, c’est ce que la logique et la morale voudraient ; oui mais voilà, vous ne pouvez pas porter un jugement à l’emporte pièce sans comprendre les motivations et les états d’âme, que je vais essayer d’exprimer dans cet article, avec ma vision et mes observations. Parce que j’en ai gros sur la patate et ça commence à bien faire.

J’ai voté Jean-Luc Mélenchon au premier tour, et je l’espérais, au second, par conviction et par choix du cœur. Samedi encore, j’avais réduit mon choix à deux candidats, Mélenchon et Hamon, et Hamon avait ma préférence. J’ai une relative sympathie pour les deux hommes, et pour Mélenchon j’avais un certain à priori, je le trouvais parfois un peu trop cabotin, et colérique. Mais ça c’était dû à l’image que j’avais de lui à travers les médias. Et puis j’ai entendu des arguments pertinents qui m’ont fait réfléchir, et je me suis intéressé de plus près à sa campagne. Sur Youtube j’ai écouté intégralement son discours du 9 avril à Marseille, et il m’a parlé. Qu’on l’apprécie ou pas, il faut l’entendre, c’est un formidable tribun. Quand il n’est pas sans cesse interrompu, comme sur un plateau télé, son discours est habité, il s’exprime avec passion, philosophie, et conviction. Je me suis trouvé en phase avec ses propos, sa vision de l’avenir, du monde. Il m’a donné de l’espoir, il était le seul candidat, à mes yeux, à proposer un programme ambitieux capable de redresser la France et lui redonner une dignité et une souveraineté ; ça aurait pu marcher, j’y croyais, mais mon espoir a été balayé par le résultat du premier tour, la fourberie et le coté obscur de la Force l’ont emporté sur l’intelligence et l’abnégation, on avait un chevalier Jedi, et c’est un seigneur Sith qui a triomphé.

Depuis dimanche, je partage avec d’autres militants, que l’on nomme les Insoumis, mon abattement. Il y a un fort sentiment de duperie, de traitrise, de rapt, de hold-up politique. De nombreuses irrégularités ont été constatées dans les bureaux de vote, des électeurs radiés des listes, des chiffres incohérents alors que Jean-Luc Mélenchon était en tête dans de nombreuses villes ; les Insoumis, meurtris et indignés, se révoltent, on nous a volé ces élections, des procédures sont en cours. J’avais déjà une forte présomption avant le premier tour, et celui ci l’a confirmé, ces élections sont une fumisterie, un enfumage total, comme les précédentes probablement, mais là je m’en rends compte parce que pour la première fois, j’étais partie prenante. La candidature d’Emmanuel Macron était une imposture dès le départ, comme je n’ai cessé de le dire sur ma page Facebook la semaine du premier tour ; un coup d’état qui a parfaitement réussi, orchestré par un président sortant honni par son peuple et qui ne pouvait briguer un second mandat. Et les français, fidèles à eux-mêmes, se sont bien laissés abuser ; les manœuvres, les connivences et les manigances sont tellement énormes qu’ils n’y ont vu que du feu, et les baisés de l’histoire vont se compter par millions. Les américains ont élu un psychopathe névrosé ultra conservateur, nous on va avoir l’ultra libéral ou l’ultra facho, pas brillant comme perspective d’avenir.

Un homme nous a fait rêver, il a insufflé, dans nos cœurs et nos consciences, l’espoir d’un avenir meilleur pour la France, et en une soirée, tout bascule, on doit faire le deuil de cette candidature en acceptant l’idée de vivre cinq ans de dictature, sous le règne impérialiste du prince bling bling du CAC 40, ou de la petite fille spirituelle d’Hitler. La stupéfaction, la désillusion et la consternation sont totales, on passe du rêve au cauchemar sans transition, c’est violent, il y a un traumatisme, sur Facebook, le groupe de soutien à la candidature de Jean-Luc Mélenchon, plus de 67000 membres, fait office de cellule psychologique, beaucoup d’Insoumis ont besoin d’exorciser leur amertume, ils sont totalement dévastés, désabusés, désemparés, et indécis ; les options qui se présentent sont inacceptables et on ne peut pas leur demander de choisir entre les deux et de se prononcer après ce premier tour. Pour nombre d’entre eux, la démocratie, telle qu’on la connaissait, ou pensions la connaître, a vécu, et l’unique option qui se présente à eux est le refus de trahir leurs convictions et de participer à ce simulacre d’élection. A la télévision, la radio, la presse écrite, papier ou en ligne, toute allusion aux élections présidentielles est une souffrance, les merdias complices et les partis adverses crachent leurs critiques moralisatrices, c’est de trop. Ce que tout ce monde méprisable oublie, c’est que ce sont leur conduite qui est responsable de la montée du Front National, et que c’est grâce à Jean-Luc Mélenchon et les Insoumis que Marine Le Pen n’est pas arrivée en tête du premier tour ! Ils devraient tous le remercier, au lieu de le mépriser, et ils voudraient lui dicter sa conduite ? S’il y une irresponsabilité et un déshonneur, ce n’est pas du côté des Insoumis, qui sont restés dignes depuis le début. L’expression est reprise comme un leitmotiv : ni la peste, ni le choléra, les français ont choisit leur destin, qu’ils s’en débrouillent !

La France Insoumise est un mouvement politique, et non un parti, ce qui signifie que Jean-Luc Mélenchon n’a pas été élu par ses militants, et n’est donc pas mandaté pour s’exprimer à leur place ; en refusant de leur donner des consignes, il est parfaitement cohérent avec sa ligne de conduite, en s’en remettant au libre arbitre des Insoumis. Il a fait savoir le soir du premier tour qu’il se rangera à leur décision après une consultation, en ligne, dont les données brutes seront publiées. Une attitude des plus honorable et loyale envers son mouvement, qui illustre ce que devrait être une démocratie exemplaire.

Mais ce n’est pas finit, ça ne fait que commencer, et rendez-vous aux urnes pour les législatives, car si nous perdons ces élections, nous aurons notre mot à dire dans les débats et les conflits sociaux qui s’annoncent dans les années à venir !

À Monsieur Jean-Luc Mélenchon, que je remercie chaleureusement pour l’espoir que sa candidature a suscité, pour ce qu’il a créé, une nouvelle force politique sur laquelle il faudra compter ; je lui adresse toute mon estime, et, ainsi qu’à l’ensemble de son équipe et des Insoumis, mes félicitations pour le formidable score obtenu, malgré tout, à ce premier tour des élections présidentielles 2017.

Nous sommes, nous sommes,
La nation des droits de l’homme,
Nous sommes, nous sommes,
La nation de la tolérance,
Nous sommes, nous sommes,
La nation des lumières,
Nous sommes, nous sommes,
À l’heure de la

Résistance !

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